Zogma : matière à penser

Au jeu de la vidéo online diffusée en période électorale, il semble que l’activisme prenne le relais de la comm’ officielle. Ici l’oeuvre de Zogma.

« Zogma est un collectif composé de personnes aux compétences diverses qui mettent en commun leurs savoirs théoriques et techniques. Sa vocation est de réaliser puis de diffuser des projets destinés à (se) donner des clés pour mieux comprendre le fonctionnement de nos sociétés et contribuer à leur transformation : des réalisations qui reposent sur un travail de fond et proposent un regard pluriel sur le réel. »

Ils ont sorti un DVD Avanti Popolo! dont un passage sur le socialisme au pouvoir, son discours et son absence d’actes, son décalage avec les revendications des syndicalistes et « du peuple » questionne la schizophrénie d’Elio Di Rupo. Des images filmées lors du Forum Social Européen de 2003.

Via Rue de la Loi

6 réflexions sur « Zogma : matière à penser »

  1. 1/Critiquer l’ultralibéralisme : quel est le problème ? Ca prouve au moins la constance du propos d’Elio di Rupo : il n’est pas formellement contre le capital, mais contre tout ses excès….

    2/Le trotskisme est-il contagieux ? Je ne vois pas non plus le problème de s’asseoir à la même tribune que Besancenot tant qu’il s’agit de débattre, d’opposer des arguments à une tribune citoyenne. De nombreux socialistes français ont été assis à coté de Besancenot, je suis sûr qu’en cherchant bien on devrait pouvoir trouver des podiums avec Besancenot et des gens de l’UMP.

    3/Ce syndicaliste Italien est justement la caricature de l’ultra….alter’…De raccourci en raccourci, de facilités en facilités, il en est à mettre la « gauche européenne » dans le même sac et donc à mettre le PS Belge au même niveau que les travaillistes anglais. Quelle subtilité d’analyse, alors que le PS Belge a été irréprochable sur la critique des opérations en Irak et à ce que je sache la Belgique n’a pas envoyé un seul soldat là bas.

    4/On notera au passage que le bonhomme a bon dos de se déclarer anti-guerre quand il considère le « Brigadisme » a l’Italienne comme une forme convenable d’actions politiques (c’est ici : http://www.repubblica.it/2003/j/sezioni/cronaca/brigaterosse/bernocchi/bernocchi.html ).

    5/En conclusion, ce qui me dérange c’est que cette vidéo donne des bâtons pour taper le PS des deux cotés. Les libéraux vont hurler à l’archaïsme Marxiste, alors que Di Rupo fait le procès non pas du capitalisme mais des inégalités, non pas de la société de marché mais de tout ces excès. Qui peut le contredire quand il nous dit que l’économie « n’est pas une valeur en soi » ? Les gauchistes vont, comme l’énervé Italien, reproché au PS de ne pas monter sur la barricade dès ce soir. BREF, je trouve cette vidéo perverse et d’un autre âge. Ca sent vraiment le « classe contre classe ».

    Nono
    http://lejournalanono.skynetblogs.be/

  2. La vidéo n’est pas plus « perverses » que toutes celles qui vont défiler devant nos yeux. C’est bien le propos et l’éditorialisation de celui-ci qui peut poser question. Et ceci quel soit le but poursuivi.

    Le bêtisier de campagne est en construction permanente sur le web. Les tv vont compter les points.

  3. En réponse à Nono:
    – Personne n’a dit que le trotskisme était contagieux (heureusement d’ailleurs).
    – Sur la constance d’Elio, c’est précisément cette constance qui est épinglée par les réalisateurs, me semble-t-il. Sa non remise en cause formelle du capitalisme semble devenir de plus en plus insupportable à l’aile gauche du PS et à une frange croissante des écologistes.
    – Sur la guerre en Irak, vous semblez oublier que le gouvernement – et donc le PS d’Elio Di Rupo– a fermé complaisament les yeux sur les transferts de matériel militaire qui ont transité par la Belgique. C’est donc ce fossé entre les paroles (on est contre la guerre) et les actes (on laisse passer le matériel) qui est fustigé à juste titre me semble-t-il par le syndicaliste dont les vérités semblent embêter certaines oreilles socialistes.
    – Quant au « brigadisme » dudit syndicaliste, tu oublies un peu vite, cher Nono, que les résistants belges, français, etc. étaient eux aussi anti-guerre. Ils ont pourtant tué des Allemands, par la force des choses, au nom de cet idéal pacifiste.
    – En définitive, ce qui est reproché – à juste titre me semble-t-il – à Elio Di Rupo est d’osciller entre le centre gauche et le centre droit dans les actes politiques du PS tout en tenant un discours systématiquement de gauche.

  4. Salut Bibi,
    c’est Nono

    je sais que le Trostskisme n’est pas contagieux. Mais je (pres)sent que l’épisode « Elio au FSE » va etre pain bénit par les vrais bon gros libéraux.
    Ce que dit Elio, c’est « il est bien beau et plaisant d’hurler au loup capitaliste mais en attendant il y a des injustices, il y a des inégalités concrètes là maintenant tout de suite qu’il nous faut résorber là maintenant tout de suite », on peut etre pas d’accord avec ce discours, c’est vrai. Quand à l’aile gauche du PS, à mon avis c’est justement ce genre de discours sur « l’ultracapitalisme » qui les fait frissoner.
    J’apprend ce que tu me dis sur le matériel militaire, j’en prend acte. J’aimerai bien que tu m’amène une source là dessus. Mais bon, j’ai envie quand meme de caricaturer ton propos (sorry bibi) en disant: « Ne pas foutre ton poing dans la gueule du premier américain qui passe te rend il complice de la guerre en Irak? ».
    La situation de la France et de la Belgique des années 40 ne peut pas être comparé à la situation de l’Italie de la fin des annés 70. Le parrallèle formel serait plus que nausaéabond.
    Sur les actes politiques, nos analyses seront bien évidemment différentes, donc au lieu de discuter pendant des heures, je dirais juste ceci: pas d’accord.

    Tchou’s Bibi
    Nono
    http://lejournalanono.skynetblogs.be/

  5. Il est gentils nono.
    Faut aller voir son blog, c’est plus du militantisme, c’est de l’amour…
    Elio Di Rupo, à l’époque ministre des communications au fédéral a jeté les bases de la privatisation de l’opérateur public.
    Allez, une petite citation, puis quelques infos pour lui ouvrir les yeux:

    «Il faut libéraliser, mais à un rythme raisonnable»

    Avant de devenir président du Parti Socialiste, Elio Di Rupo a fait ses preuves comme vice-premier ministre avec le portefeuille de l’économie et des entreprises publiques. C’est durant son mandat ministériel qu’ont été menées les plus grandes entreprises de privatisation, avec notamment la cession de participation de la Sabena à Swissair en 1995 et l’ouverture au privé de Belgacom.

    La grande décision qui fait qu’aujourd’hui la Poste est dans une situation catastrophique a été prise le 9 juin 1999, lorsqu’un arrêté royal a proclamé la libéralisation du marché postal, l’ouverture à la concurrence privée.

    Cet arrêté royal «réduit le service postal universel à la levée, le tri et la distribution des envois dont le poids est inférieur à 350g.» Au-delà de ce poids, tout peut être distribué par le privé. Avant, le monopole de la Poste était total. Cet arrêté a été la première étape pour la libéralisation du marché postal. Il prévoit mêmeque «la poste peut confier à un tiers par voie contractuelle (en sous-traitance, donc) une partie dudit service universel». Bref, tous les instruments légaux sont là pour privatiser une partie des activités postales et sous-traiter une partie de l’autre au privé!

    Qui était ministre des Communications lorsque cette décision a été prise? Eh oui… Di Rupo. Le même qui déclarait encore à la RTBf le 8 février 2001: «Il faut libéraliser mais sous conditions et à un rythme raisonnable». Il est directement responsable du fait que 400 bureaux «non rentables» ont été fermés, ne pouvant être financés par les activités rentables de la Poste.

    Si Di Rupo pensait ce qu’il dit, il exigerait qu’on revienne à une Poste 100% publique. Il exigerait qu’on abolisse les lois qui libéralisent le secteur, tant au niveau européen (les articles 87à 89 du traité européen) qu’au niveau belge (son propre arrêté royal de juin 99, par exemple).

    Pendant la campagne électorale de l’année passée, Di Rupo déclarait encore «qu’il ferait tout pour maintenir les 42.000 emplois à la SNCB». Mais le 23 octobre, il «prend acte de la volonté de la SNCB de supprimer 4.524 emplois en 2 ans.»4

    Consolidation stratégique, joli nom pour une privatisation

    Entendons bien, Di Rupo parle toujours de ses privatisations sous les termes de «consolidation stratégique». Vous trouvez que cela ne veut rien dire? Vous n’êtes pas les seuls, le patronat aussi trouve qu’il faut laisser tomber les tabous et parler clairement de privatisation.5 Mais le président du PS tient à ce terme de consolidation stratégique Une leçon apprise sans doute auprès Philippe Delusinne, un autre de ses amis.

    Delusinne, un proche d’Albert Frère, est aujourd’hui le patron de RTL-TVI, mais il est aussi l’ex-patron de Young & Rubicam, une des plus grosses agences publicitaires du pays6. Depuis la nomination de Delusinne, tout l »audiovisuel francophone belge est sous l’influence PS, puisqu’un autre socialiste, Philippot, dirige la RTBF.

    C’est sans doute pour cette raison que nous n’apprendrons pas qu’avec l’entrée en Bourse de Belgacom, ce 22 mars, les actionnaires privés de la société auront encaissé en tout 334% de leur investissement de 1996. Ce qui leur fait un profit 4,25 milliards d’euros (171 milliards de FB).

    En clair, face à un ministre socialiste, mieux vaut être un capitaliste en bonne santé qui licencie à tour de bras qu’un travailleur malade du stress en passe de perdre son emploi. Car la consolidation stratégique des effectifs a été en sens inverse de celle des profits. A Belgacom, l’emploi est passé de 25.600 en 1996 à 18.500 aujourd’hui. Merci Elio.

    Et tu sais quoi nono? Quand on lui pose la question de sa responsabilité de l’époque, il répond « je me suis trompé, désolé. »

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