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Lettre à la Belgique

Belgique quand je pense à toi et voudrais te dire mes sentiments je me souviens que les licornes sont sourdes.
Belgique quand je pense aux licornes sourdes je me rapelle qu’elles le sont parce que tant de fracas, de batailles, de querelles ont eu raison de l’écoute.
Mais toutes les chimères n’ont pas la renommée de la licorne et tu t’en sors bien, Belgique, que personne ne peut capturer mais dont chacun sait quelque chose.

Si je cesse un instant de zwanzer à coup de métaphores mythologiques et que j’ouvre les yeux sur le réel, alors par hasard ceux-ci croisent la quintessence de ce que tu m’évoques : un rétroviseur.

Tu serais en bakélite, l’image vue sur ton miroir aurait les teintes d’un film Agfa-Gevaert où le jaune et le bleu sont d’outre-tombe. Des hommes gras y riraient sous le regard bonhomme d’un Roi sec au bord d’autoroutes éclairées au sodium. Ce serait la fête triste.

Et comme si cela ne suffisait pas tu serais fêlé.

Pour certains cela évoque un brin de folie, mais c’est uniquement quand on a le moral, les fêlures pour la grande majorité c’est rarement bon signe, ça fragilise et ici on sait si mal faire les routes ou les ponts.

Dans les brumes hivernales où le genièvre soigne les fièvres je me prends soudain à relire ma lettre et à n’y voir que les ficelles d’un scénario de Bob et Bobette. Et dans le jour finissant de nos légendes communes perce toujours une noirceur plus effrayante que toutes les autres. Ces haines, ces remugles qui n’ont même pas épargné nos auteurs de BD et qui rongent le voisinage. Bientôt peut-être auront nous peur de nous-même ?

Dès lors Belgique si jamais on me prenait à t’écrire, je mentirais, je nierais que je l’ai fait car on n’écrit qu’aux gens, qu’aux proches, on n’écrit pas à une licorne ou un rétroviseur, sauf à flater ses fêlures.

Posté à l'appel de Charles Bricman

Celles que j'ai lues (liste en construction) : La Fille de 1973, Chère Belgique, Pamina, Charles Bricman, Marcel Sel, Melo, Thibaudd, Laurent Kinet, Davanlo, Martin Fitcke, Alexandre Plennevaux, Franc Belge, Anne Löwenthal, Régis Warmont, Chiara & moi, So Fille, Zoltan, Moineau des mots, Tanguy Pay

De la force du je-m’en-foutisme

Certains ont trouvé auprès de grands anciens un soutien inédit, et le centre mou se sent concerné, mais comme d’autres le soulignent (dans les commentaires et sans beaucoup d’écho) aller vers un Munich la tête baissée n’a aucun sens, aussi peu que cet attachement à un état unitaire sclérosé, sauf quand on touche aux limites du raisonnable pour le plaisir de pousser le jeu politicien jusqu’au bout.

3 ONEM (faut-il un ‘s’ ???) c’est débile… Même le VOKA le concède, accepter tout et n’importe quoi aussi pour se donner l’image d’une nation structurée, au final c’est un jeu de dupes, un match de Pyrrhus contre lui même, une partie de morpion pour savoir qui garde ses thunes et qui doit revoir son train de vie à l’aune de sa réalité économique. Le reste sert la théâtralité de la crise.

Défiler pour rien, ou pour le besoin d’un gouvernement surnuméraire, pour un ras-le-bol d’un état des faits, sans idée ni envie voilà la promesse. Les agences de notation s’en foutent. Et Marcel Sel qui malgre ses couilles n’est le père d’aucun des protagonistes reste une lecture partisane salutaire. Sinon l’exil et vite.

Il y a bien mieux à faire un dimanche, pour former ses enfants, assouvir des envies et des passions, d’ailleurs les plus optimistes prédisent que 9.970.000 belges feront autre chose que battre le pavé pour obtenir un gouvernement, vite !

A Uccle on donne une opérette, le jeu de balle accueillera son marché dominical, ailleurs on fera du vélo et au mieux la neige viendra recouvrir ces gesticulations de son manteau d’oubli, vite aussi.

Bruxelles en Flandre disposera des droits des minorités européennes, l’avenir sauf à se crisper sur des délires nationalistes de tous bords n’est que plus rose.

Nuage si peu délicieux

Au détour d’un slide et d’une rumeur voilà que Yahoo! annonce la mort de plusieurs services dont Del.icio.us et MyBlogLog particulièrement prisés de ceux qui se targuèrent d’être blogueurs.

Edit : l’info a été recadrée par delicious, il n’y a pas d’urgence

Pour parer au plus urgent voici quelques trucs et astuces glanés :

Si vous souhaitez sauvegarder vos bookmarks une commande mac/linux (pour windows installer cygwin shell) vous permet d’exporter l’ensemble de vos données au format xml :

curl https://{your username}:{your password}@api.del.icio.us/v1/posts/all > bookmark.xml

Delicious permet d’exporter en HTML ses bookmarks
Si vous souhaitez migrer vos données vers d’autres services voir ces 10 manières de procéder.

Plus fondamentalement c’est la pertinence du « cloud computing » que cette mésaventure pose.
La délégation de la gestion des ses informations/données au profit de services distants et centralisés dans l’espoir de pouvoir y accéder via différents points montre ici toutes ses limites. Soit que la rentabilité n’est pas au rendez-vous, soit qu’un bonne idée intégrée à une grande structure voit l’inventivité se scléroser. Alors l’application périclite et au final l’utilisateur est « perdant », spolié du temps investi à déléguer et privé de données qu’il a confié à d’autres.

Si je ne peux faire confiance à Yahoo! à qui puis-je confier mon CRM, mes fichiers, mes photos, mes back-ups ?

Demain quid de Flickr ?
Quid de la pléthore de services qui hébergent des pans de mon univers informationnel ?

N’hésitez pas à twitter la pétition de défense de Del.icio.us

Dead drops hit Flagey

Suivant l’idée et l’appel d’Aram Bartholl j’ai installé un Dead Drop Place Sainte-Croix.

Ses données techniques et sa localisation précise sont visibles sur les pages du projet (directement ici aussi mais sans navigation)

Pour vous faire une idée de l’idée voici une citation du « Manifeste »

“Dead Drops” est un réseau anonyme d’échange de fichiers hors ligne, de pair à pair et dans l’espace public. Il consiste en l’utilisation de clés USB, appelées “Dead Drop”, insérées et scellées dans des murs d’enceinte ou d’immeubles et accessibles à tous. Tout le monde est invité à déposer ou récupérer des fichiers d’un Dead Drop. Branchez votre portable à un mur, à une maison, à un poteau, et partagez vos données et fichiers favoris. Chaque Dead Drop est installé vide de tout contenu à l’exception d’un fichier en texte simple de description du projet (readme.txt). “Dead Drops” est ouvert à participation. Si vous souhaitez installer un Dead Drop dans votre ville ou votre région, suivez les instructions d’installation, puis soumettez-nous son emplacement en incluant des photographies.