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La RTBF, QALU & Franck Istasse sont sur un bateau

Hier Questions à la Une diffusait un reportage sur les théories conspirationnistes qui fleurissent online et livrait au final une jolie charge corporatiste orchestrée par Franck Istasse sur les blogueurs.

En gros la majorité des gens regardaient les diables, les experts et les élucubrations de Franck Istasse n’auront pas grand impact (sauf peut-être à refroidir la blogosphère sur les futures initiatives de la maison Kafka), on peut toutefois se questionner comme Jean-Yves Huwart sur le traitement du sujet.

Comme Malou le note dans un commentaire j’apparais fort haut dans le ranking google donc si vous cherchez où ça débat allez voir chez Diederick Legrain (le journaliste de traverse), Gaetano où Alain Gerlache nuance, sur twitter où ça se lâchait live et bien sûr sur le site info de la RTBF.

On y lit des choses du genre :

L’équipe à Defossé a réussi à monter le plus grand comble du reportage télé : tenter de donner une leçon de journalisme (aux pouilleux amateurs du net) tout en ne respectant pas les plus basiques règles éthiques (subjectivité maximale, montage bien pensé, disproportions, amalgames, …).

Le débat continue vendredi en radio et Charles Bricman en sera… il nous en parle aussi.

Sonuma et vogue le paquebot

Ça y est, un cadre est trouvé pour numériser et exploiter les archives de la RTBF.

Le projet annoncé est enfin concrétisé.

J’ai depuis mes études d’INFODOC (gestions de l’information, archives, etc.) en ligne de mire le jour où le travail entrepris en 1996 pour conserver ce qui peut l’être ne visera plus la seule conservation du patrimoine mais aussi son exploitation à grande échelle.

On semble s’en approcher.

Pour se rendre compte de la complexité de gestion et de numérisation du patrimoine dormant sur les rayonnages des services d’archives de la RTBF, on consultera un document PDF publié en 2005 par Alain Goossens dans le cadre d’une conférence tenue au Mundaneum.

On notera l’urgence évoquée à l’époque de sauver 6000 heures d’archives menacées (on peut espérer que la mise en ligne de monexpo58.be prouve que le travail a été fait) et la nécessité aux yeux des proches du dossier de voir un partenariat public-privé mis en place pour assurer la viabilité du projet.

C’est là que cela se corse.

La société sera une SA et sera détenue (libérez-là ?!) à 50% par la Région Wallonne, 40% la RTBF & 10% la Communauté française. Où est le privé ?

Coût 24 millions d’euros en numéraire pour la Communauté et la Région (6€ par citoyen) et 16 millions en valorisation du matériel (supports d’archives et machines de lecture) donné par la RTBF.

Lieux d’implantation Liège. Le bébé s’appelle Sonuma (on retrouve la créativité patronymique des intercommunales des années septante, dans ce nom valise construit à partir de Société de numérisation des archives).

Un mois après les premières annonces le nom de domaine en .be et en .com et en tous les points est libre. Quasi un appel au cybersquattage qui dénote qu’au delà des enjeux financiers la conduite du projet n’est pas pleinement aboutie. Aucun des acteurs du dossier n’y a pensé avant de faire des risettes aux journalistes. Mais c’est sûrement un détail.

Si l’on peut se réjouir de voir entrepris un chantier trop longtemps laissé en suspens ou reporté, et espérer voir un site grand public et une plus grande exploitation des ressources disponibles, certaines questions restent ouvertes : avec 24 millions d’euros on peut selon les chiffres de 2005 numériser 65000 heures, quel est le patrimoine de la RTBF, est-ce assez ?

Quand peut-on espérer voir la première réalisation de l’entreprise ?

Quid du dépôt légal des images animées qui garantirait l’alimentation d’un fond de toutes les productions audio-visuelles du Royaume ou au minimum de son penchant francophone ?

Quid des archives d’autres institutions (Cinémathèque de la Communauté Française, etc.) ?

Si le sujet de la numérisation du patrimoine vous intéresse :

RTBF.be relooké

RTBF betaLe site actu de la RTBF a connu un relooking et un changement de palteforme CMS. Ce qui donne à ce projet une portée très limitée à l’extérieur de l’institution, tout en étant le premier « gros » truc à sortir de la maison Reyers depuis l’arrivée de Fabrice Massin à la tête des éminences nouveaux médias et les restructurations de la production d’info qui avaient animé le renouvellement du mandat de M. Philippot.

Pour le look
Certains choix ne facilitent pas la lecture. La colonne des dernières dépêches est ornée d’un fond particulièrement perturbateur pour la lecture.
beurk
Un coup de AdBlock et la zone est utilisable.

Le player vidéo est minuscule, sa version « pop-up » gratifiée d’un habillage Star Trek cheap et la version full-screen semble être encodée pour passer sur vidéo gag…

Pour le CMS

On est sur du Drupal, mais rien de bien folichon n’est mis en place. Pour les plus l’indexation des news de la RTBF va connaître un boost qui lui faisait cruellement défaut.

Par contre on déplorera la timidité dans l’usage des taxonomies. On peut voir que les concepteurs ou la rédaction n’ont pas encore pleinement intégré le fonctionnement et la force du CMS qui est entre leurs mains. On est dans un site construit sur une arborescence, on navigue de rubriques en catégories, même si celles-ci sont présentées comme des tags. Ils n’en sont pas : trop génériques, proches des rubriques de routing de Belga, rien sur les noms des personnes dont on parle dans les dépêches, rien sur les dossiers chauds du moment : BHV, Lait, FAO

Pauvre.

La rédaction des titres et des chapeaux n’est pas pensée pour être une consommation en ligne. Trop longs.

Où sont les blogs des services d’info des radios et des chaînes ? Genre sport ? Genre interview du matin ?

Pour les couacs

Avec plus de 75000 abonnés à son flux RSS sur iGoogle et une transition qui ne fonctionne pas voilà des habitués qui vont être heureux de ce changement.

Pour faire du neuf et perdre l’existant on aurait pas fait mieux.

En fait rien ne change

La RTBF garde un site de diffusion d’info, des vieux sites pour ses chaînes, et promeut des vidéos déjà disponibles par ailleurs. Voilà qui n’est pas de nature à apporter un nouveau souffle au site ou de contrer le dynamisme de la concurrence commerciale.

On peut donc espérer que la production d’information sera rendue plus simple pour les équipes éditoriales, parce que de ce côté-ci de l’écran ce n’est ni mieux ni plus simple ni plus riche.

Des commentaires plutôt acerbes sont à lire ches les plurkeurs belges

BHV & twitter, j’en parlais hier…

… la RTBF en fait un sujet aujourd’hui…

En prenant un mètre de recul par rapport à l’événement, il serait bon d’analyser pourquoi une part de l’audience avait pris le parti de ne pas médiatiser sa compréhension de l’événement?

A savoir se coltiner l’édition spéciale du JT de RTL-Tvi ou l’émission spéciale de la Première, contre le streaming de la chambre et les commentaires de pairs. Choisir plutôt que les interrogations pas plus, pas moins documentées que celles des pros (que va-t-il se passer ? comment ça tourne ?), la zwanze, les coups de gueules, ou les exclamations de ses concitoyens.

Pour ma part je l’ai fait car cela me donnait l’avantage de ne pas choisir de camp linguistique (le flamand twitte aussi sur le même site, les journalistes pas). Le média social instantané, le dialogue citoyen sur l’événement en marche, est une nouveauté qui a révélé le besoin de plus d’interactivité encore entre les témoins d’un événement, le plaisir de l’effet de groupe, fut-il virtuel. Voir qui réagit, qui postule telle ou telle chose, qui pense quoi ou comme moi…

Le hic pour les médias est évidemment d’ajouter de la valeur à un événement qui se déroule en direct, n’est pas soumis à des droits de retransmission et est accessible à tous en direct, à l’heure où le commentaire est si facilement partageable.

La radio ou le journal qui livebloguent, les solutions mises en place par Mateusz Kukulka & Damien Van Achter, si elles permettent de fixer les témoins sur des pages précises, ne donnent malgré tout pas l’ensemble de l’info à un seul endroit. De plus les journalistes restent prisonniers de leur média premier. Ils avaient sûrement à produire, modérer, faire autre chose qu’ajouter de l’info tout au long du jour. Peuvent-ils nous éclairer ?

RTL avec les images et son spécialiste n’a pu fédérer la communauté et n’a suscité l’intérêt que durant le temps d’antenne. Le dispositif n’a pas été maintenu au delà de l’adoption de l’ordre du jour. La RTBF en jouant la carte radio pouvait déborder à loisir consacrer le temps d’antenne, mais la mise en onde souffrait du nombre d’intervenant (parlementaire, traducteur, commentateur = brouhaha). Images brutes plus twitter (ou liveblogging si on aime se faire modérer) semblent être la solution la plus complète.

Il faudrait juste militer pour pouvoir « embeder » le player vidéo de la chambre.

MonExpo58.be

Première exploitation des archives vidéos de l’INR et de la RTBF en ligne (ça sauvegarde et numérise depuis 1996 quand même), donc ne boudons pas trop notre plaisir. Evidemment ce ne peut pas simplement être intégré dans un site extérieur, mais bon c’est dispo sur le site monexpo.be, alors on se déplace.

Dans la grosse heure que j’y ai passé, je me suis enfilé tout ce qui peut concerner l’impact urbanistique de ces meilleures années de nos parents. Quelle joie de revoir le viaduc ! La tête à claques de VDB ! Les débats de barbus pour le 25e anniversaire…

La mise à terre des stucs et sculptures à la fin de l’Expo reste un grand moment de spleen télévisuel…

Je serais curieux de voir les chiffres de consultation de cette expérience, mais c’est définitivement la meilleure manière de consommer du contenu thématique, à sa sauce, avec son propre angle d’attaque. Reste évidemment à donner un brin plus de choses à voir.