Review UX de la version abonnés du journal Le Monde

Quand on décide de passer à la version payante du journal Le Monde, on découvre que des esprits étranges ont conçus une expérience utilisateur différente de la version gratuite. Le truc fou c’est que le changement n’est pas positif. L’UX de la version abonnés est médiocre et n’offre aucun moyen de personnaliser son expérience.

Premier changement majeur la couleur de fond.

On passe du blanc au noir sur certains contenus.

Version gratuite du site Le Monde
Version payante du site Le Monde

Je n’aime pas les backgrounds noir, même si certains pensent qu’ils véhiculent une idée du luxe, une vaste majorité de gens, dont les astigmates, peinent à lire des textes sur fond sombre. Des études prouvent que la lecture de caractères sombres sur des fonds clairs est plus simple que la lecture de caractères clairs sur des fonds sombres. Je me suis abonné à un journal sur fond blanc, pourquoi ai-je une version fond noir ? Quel est l’esprit « éclairé » qui a pu penser à ce genre de choc visuel comme un plus dû à mon paiement ?

Le changement de contraste en fonction des colonnes nécessite des efforts de lecture qu’épargne la version gratuite du Monde.

Le second changement ce sont les blocs de raccourcis et sociaux.

Disparue la barre « En ce moment »… Pourquoi ? Pourquoi ne plus permettre de sauter à un sujet depuis la zone principale de la homepage ?

Pour la retrouver il faut scroller au fin fond de la colonne sombre de droite… elle n’est dès lors plus d’aucune utilité.

Elle disparait quasi dans le footer en version tablette comme toute la colonne sombre. Le « en continu » est ramené à rien itou.

Même sort pour la zone « Les plus partagés »… escamotée.

3e changement l’éditorialisation

Une zone « A ne pas manquer » est promue au même niveau que la manchette. Son placement ne la fait pas immédiatement remarquer.  Du moins j’ai mis plusieurs jours avant de me rendre compte que la rédaction poussait là les contenus qu’elle trouvait importants.

J’avoue que les thématiques franco-françaises et le prisme du traitement me rend cette zone inutile. Elle n’existe pas dans la version gratuite, je n’en ai jamais eu besoin ni envie. Que fait-elle donc là et pourquoi ne puis-je pas la supprimer ?

Zone "à ne pas manquer"

C’est à nouveau une différence majeure dans l’interface pour laquelle je paie en m’étant décidé à payer pour simplement avoir accès à du contenu protégé, par pour que l’on change mon expérience utilisateur.

Conclusion

Il y a un côté tromperie sur la marchandise. On s’habitue à un site et on obtient une version médiocre d’un autre site. On ne peut sauf à se connecter/déconnecter disposer du template gratuit en version payante. Les contenus additionnels (Carte de l’actu, images, vidéos…) sont des gadgets informationnels dont la raison d’exister reste mystérieuse et ne justifient en rien la disparition de raccourcis vers les rubriques chaudes et ce qui fait débat sur Facebook ou ailleurs. On s’abonne à un journal pour le lire pas pour le géolocaliser, le regarder.

Le problème est que l’offre numérique du Monde est pensée comme une extension de la lecture de la version imprimée. La version numérique « only » promeut d’ailleurs le journal auquel on n’a pas accès. C’est donc un produit hybride mal conçu qui n’apporte pas une plus-value en ligne avec le prix demandé, 99,9€ pour 12 mois et suscite à l’usage une déception, sauf à cantonner son usage à la tablette et l’app de la matinale, ce qui est plutôt léger/limité comme usage.

Isolationnisme volontaire

Entre 100% de marketing, 10% d’amitié et du casual stalking, j’en avais fini de Facebook.
Je suis parti.
Je ne suis ni le premier ni le dernier.

Mon compte est toujours « actif », il est des pages que je veux pouvoir gérer, mais je ne veux plus voir Facebook comme le kiosque à journaux de ma vie sociale. L’editorialisation de l’égo par des algorithmes je m’en passerai. Isolationnisme volontaire. Si tu n’a pas de média, si tu ne paies pas un nom de domaine, ne mets pas en oeuvre une newsletter, un flux RSS, n’a pas de vie épistolaire; tant pis.

Je tente une libération, reprendre une recherche active d’informations sur base de lectures et de curations choisies. Et le paysage est vaste, bien plus large que l’horizon algorithmique de Facebook.

J’ai repris des abonnements à des médias. Ce sont des putes qui me traquent tout autant, je hais définitivement la régie pub du Monde et du New Yorker, saloperies. Je paie, il serait judicieux d’arrêter de me traquer.

Je pense n’acheter que du print, si pas anonyme, au moins on ne sait pas ce que je zappe et ce que je lis, relis, annote, surligne, découpe, commente en soirée. Dans « analytics » il y a des racines qui font mal au cul.

J’ai un GSM, un email, fais-en usage.
Le reste c’est du meme, du pareil au meme il n’y qu’un pas que je ne veux plus franchir.

Le corps utile

Le corps utile
que l’on mutile
De travail en cancer.

D’espoirs en constats
À trois pas du trépas

La nostalgie
prospère
comme
un cimetière

Vivre c’était hier
Ce sera peut-être demain
Maintenant, fugace, ne tient aucune promesse.

Il n’est rien que je délaisse auquel je ne tiens.
Ni moi, ni les miens.

Contemporaire

contemporaires, n. pl. : entités vivantes ayant partagé une période de vécu dans un espace-temps défini. (« Hitler et Ghandi, Lahar et Ashnan contemporaires du XXe siècle ? ».)

contemporaire, adj.: qui partage pour une durée limité un espace-temps. Intersection de temps vécu.