Les réseaux sociaux dormant

Beaucoup de monde s’extasie sur les possibilités de retrouvailles, de culture de la nostalgie, de collaboration qu’un Facebook peut offrir et des infinies possibilités de recrutement, prospection qu’un LinkedIn permet.

Toutefois ces deux mastodontes cachent un ensemble de possibilités, de réseaux préexistants qui sont sous-exploités, dormants, enfouis dans les arcanes d’un monde de papier. Le marché est sans doute trop jeune, les décideurs pas au courant, les acteurs à l’affut de repères anciens mais dont la notoriété n’a pas pâli.

A l’instar de ce qui se passait il y a plus d’une décennie l’innovation, le web, incompris, protéiforme, innovant fait peur, est perçu plus comme un danger qu’un allié, et ça bloque. Les mêmes mécanismes de frilosité ou d’esbroufe suicidaire sont à l’oeuvre à l’égard des médias sociaux et de l’exploitation de leur potentiel par des acteurs établis, le Royaume n’échappant évidemment pas à la règle.

On aura l’indulgence de ne pas pointer les initiatives du monde bancaire qui ne mènent pour l’instant à rien et de se focaliser sur des cibles qui en cette période de rentrée pourrait tirer parti d’une valorisation des réseaux qu’elles animent ou qui les composent.

On peut penser au monde universitaire, au FNRS et au FWO. Où sont donc les chercheurs belges ? Que font-ils ? Pourquoi n’est-il pas possible d’avoir une vue d’ensemble sur les labo, les thématiques, les liens entre entités ?

La recherche est une matière fédéralisée en Belgique, de nombreux crédits publics dans les deux communautés servent à supporter les efforts de la communauté des chercheurs. Or ces efforts en dehors des salaires et des infrastructures ne permettent pas de mettre en relation les unités de recherche, ne simplifient pas la vie des chercheurs ni leur rayonnement.

Les quelquefois où l’excellence défendue par ces organismes est perceptible dans les médias c’est parce qu’un prix récompense un tête chercheuse et que la télé est venue filmer le professeur Tournesol qui va nous faire du cerveau avec des cellules souches.

Que deviennent ces gens ? A qui sont-ils liés ? Que font-ils après ?

Internet était une émanation militaire, puis universitaire, le web le fruit de scientifiques. A l’heure actuelle trouver à lire, voir et savoir quelque chose du monde scientifique belge tient de la mission quasi impossible, tout est morcelé, épars. A quand une évolution ici, une Science 2.0 ?

On consultera avec fruit les initiatives anglo-saxonnes dans le domaine. Nature et son network, le Science Advisory Board et un blog qui traite exclusivement du sujet : SciTechNet.

A l’attention du FNRS et de ceux-qui s’en chargent, je ne vois aucune raison de respecter cet imbécile paragraphe « réglementaire » qui trône sur la première page de votre site. Vous vous prenez pour la STIB ?

En dehors des établissements de recherches dont bien entendu les universités qui collaborent avec le F.R.S.-FNRS, tout visiteur ou tout utilisateur s’interdit d’établir,
à partir de tout autre site, un lien vers le présent site, en ce compris l’une de ses pages internes, sans le consentement exprès du F.R.S.-FNRS.
Cette interdiction s’applique à toute forme ou technique de lien.

8 réflexions sur « Les réseaux sociaux dormant »

  1. Chère Anne-Claire étant un grand utilisateur de divers réseaux pour diverses choses (de l’échange de stickers paninini au recrutement en passant par l’organisation de loisirs) j’ai bien du mal à envisager les raisons de l’abstinence. Je la constate, la déplore mais ne l’explique pas.

    Je sais toutefois que je suis fréquemment sollicité grâce à ces réseaux et à mon activité sur eux. Mais je n’y fais pas part de tout ce que je fais, de la moindre de mes pensées, je filtre, je trie, j’appâte, je questionne… et je reçois. C’est donc que je suis lu, vu, entendu. N’est-ce pas le rêve du scientifique que d’avoir un bon score bibliométrique (je caricature) ?

    Ma question se pose aussi au monde de l’entreprise, dans des entités complexes et multiples il m’arrive de rencontrer des collègues, des prospects, des fournisseurs en dehors de la structure, via des réseaux. Il est étrange que l’outil ne soit pas appréhendé, compris, envisagé, que les phénomènes de crainte de frein à l’innovation perdurent après une douzaine d’années de pratique.

  2. Ça me fait exactement penser à une conversation que j’avais avec une chercheuse qui vient de se rendre compte que la recherche qu’elle mène vient d’être publié par un autre chercheur belge! Quel perte de temps, d’énergie et d’argent alors qu’il existe une multitudes d’outils pour palier à ce stupide manque de communication et de transparence.

  3. En France, on n’est pas mieux lotis : j’ai cherché à entrer en contact avec un chercheur en stockage de l’énergie au CNRS dont je connais le nom et le titre : c’était peine perdue. Je suis même passé par un copain qui travaille dans cette institution : nada. Quand on pense aux gains de productivité qu’il pourraient faire en utilisant intelligemment ces réseaux… Quel gâchis!

  4. Je suis tout a fait d’accord avec ton point de vue…

    Je suis aussi un utilisateur assidu des reseaux sociaux et pourtant ca me raporte pas un kopek ! Ni en opportunité d’emplois, ni en echange réel autre que virtuel…

    L’interêt est de pouvoir méler ca a la vie réel. C’est dommage de voir qu’il y’a une fourmillière de ‘chercheurs libres’ appellons les comme ca, qui ne font que ca et qui n’ont pas pas toujours les moyens de rendre leurs vitrine plus attrayantes. Le nombre d’histoires qui se passent sur le web concernent malheureusement que ceux qui s’y interessent… Pourtant les questions que ces chercheurs, programmeurs, bidouilleurs partagent et echangent auraient un impact beaucoup plus interessant sur la société si elle l’ecoutait !

    Les premiers en liste sont les politiques qui a mon sens se degagent de plus en plus du discours du citoyen.

    Faudrait une baguette magique pour transformer ces ministre en Geeks ! Leurs place royale sur facebook et leurs blogs ne suffisent plus…

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