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Politique belge sur un air d’Obama ?

Je vous propose de faire un petit tour de la communication politique online dans le royaume. Un de mes dadas et sans doute un gros morceau des dispositifs utilisés pour nous séduire d’ici au prochain scrutin même si pour l’instant les stratégies restent obscures.

Si le degré de maturité du web – politique ou pas – en Belgique est difficilement comparable avec les Etats-Unis, même si la campagne US porte sur des personnes et leur programme plus que sur des partis, et que le militantisme n’est pas le même; il est clair que la mise en place d’une série d’outils pour réaliser certaines tâches ont eu un effet de levier dans la campagne de Barack Obama.

En conclusion-préambule on recommandera donc une lecture attentive de l’article du Technology Review consacré au dispositif de campagne du sénateur Obama qui, si l’on veut donner à voir autre chose que sa morgue, son ego, son usure ou son gazon, devrait inspirer les communicants sur ce qu’il est possible de faire.

Vu les moyens à disposition je me limiterai aux francophones sans m’interdire en cas de coup de génie une incartade au Nord… mais il ne faut pas rêver.

Je me pencherai plus particulièrement sur les sites web de parti (les blogs perso c’est le taf du politique show et à part chez les verts ou les dinosaures c’est mort) et l’usage des réseaux sociaux.

Sites web

Structure
Les sites web des 4 grands partis sont en gros tous structurés de la même manière.

Infos et actualité des débats – Représentants et organisations locales – Agenda

Si ils diffusent des infos sur les thèmes qui animent leur action/réflexion et annoncent des événements, beaucoup ne tirent toujours pas profit de leur communauté ou n’invitent pas à l’engagement.

Engagement
C’est un peu le parent pauvre de tous ces sites l’engagement, rien ne semble appeler à l’action et même quand c’est proposé on ne sait pas vraiment ce que cela peut apporter, représenter… on est dans le vague face à un formulaire kilométrique (PSCdHEcolo) ou un site léché sans plus de détails sur la finalité de cette adhésion (MR).

Proximité
Si le PS a tout un pan du site qui permet de consulter l’activité des sections locales, on peut dire que c’est la zone la plus morne voire morte du site, comme en déshérence. Texte de test pour Schaerbeek par exemple (Laurette tu glandes ?)

Du côté MR et d’Ecolo c’est la pléthore de sites, sous-sites et adresses différentes dont il ne ressort pas grand chose en terme de proximité.

On notera que la navigation du site du CdH est inutilisable sous Firefox et que donc je n’ai pas été voir plus loin.

On peut en déduire que nombre de candidats et d’appareils considèrent le site personnel comme le premier véhicule de communication. Donnant au parti un site de vitrine, permettant la structuration d’un discours mais ne représentant pas un passage obligé pour la communication.

Réseaux sociaux

Depuis la rentrée et la mise en branle d’une précampagne longue et laborieuse l’activisme politique online du côté des gros partis francophones tend à se raviver.

On peut constater sur Facebook l’utilisation régulière des mises à jours sur la page dédiée à Dider Reynders et depuis hier le même phénomène pour celle d’Elio Di Rupo.

On peut y comptabiliser le nombre de suiveurs, ou de supporters.

Dans cette « lutte » des présidents le liégeois l’emporte face au montois, mais de peu. Peut-être un effet de la fracture numérique entre cibles électorales ? Toujours est-il que le potentiel est grand puisque le site rassemble plus de 800.000 belges.

Pas une semaine donc sans que la page du Ministre des Finances ne soit mise à jour et ne diffuse sa prose à ses près de 8000 fans.

Une sorte de newsletter sur tous les sujets : expo, résultats du Standard, 20 années de socialisme wallon, la vie comme elle coule limite badin. On verra si ces efforts de proximité corrigeront les sondages.

On attend aussi de voir la posture à gauche. Sera-t-on dans le ton de la confidence, de la connivence ou bien sûr du plus sérieux ?

Du côté vert et orange les présences sont disparates (Javaux a plus de 4000 amis), mais comme personne n’a encore heurté la limite des 5000 amis, la solution des « pages » n’a pas encore été prise.

Je suis curieux de voir comment tout ceci évoluera et comment les dispositifs citoyens tel mapolitique.be ou la presse inciteront les partis à une plus grande mise en avant de leurs réseaux, de leurs débats et au final de nos aspirations.